Comment expliquer la présence (d’une partie) d’une partie de la correspondance d’Ervin Szabó (1877-1918) avec Aline Klatschko [AKP 56/02], et Samuel Klatschko [AKP 56/03] ? Les deux correspondances datent d’entre 1899 et 1901, et sont en très grande partie en allemand avec quelques rares lettres en hongrois traduites en allemand. Elles ont toutes été retranscrites à la machine à écrire sans coquilles et sans ratures, d’une qualité qui laisse penser que cela a été réalisé avec de bonnes machines plutôt à partir des années 1940-19501.

Qui a réalisé ces transcriptions, pour qui et dans quelle(s) intention(s) du commanditaire ? Pourquoi ces lettres ont-elles été traduites en allemand et non en anglais ? Est-ce Karl Polanyi qui a réalisé lui-même cette tâche (entre 1919 et 1933 à Vienne, ce qui expliquerait l’allemand), ou a-ce été réalisé pour lui par quelqu’un d’autre ; mais alors, qui et quand ? Sont-ce ses proches, après les années 1960, mais pourquoi ?

Dans ces lettres (parcourues en diagonale), Szabó et ses deux correspondants semblent parler d’actualité, de politique, et il n’y pas l’air de s’y trouver d’informations importantes, d’élaboration doctrinale (Szabó achève alors son doctorat) que Polanyi aurait voulu particulièrement garder ou reprendre à son compte ; dès lors, on n’en perçoit pas vraiment l’intérêt.

Que Polanyi ait voulu garder un souvenir de son cousin et qu’il n’ait pas pu faire de photocopies des lettres comme on le peut aujourd’hui, peut se comprendre. Néanmoins, ces copies n’ont pas l’air de dater du début du XXe siècle, eut égard à leur qualité, et il est difficile de comprendre pourquoi, des années plus tard, si Polanyi en a hérité, il les aurait retranscrites ou fait retranscrire plutôt que de les garder manuscrites.

Il se peut que ce soit Ilona Duczysńka qui ait réalisé ou fait réaliser ces transcriptions, puisqu’elle a écrit un article sur Szabó en 1968 : “Ervin Szabó, our great teacher (Mesterünk: Szabó Ervin) dans Kortára, Budapest, octobre 1968 [AKP 45/01, 50]. Mais alors le mélange des archives de Karl Polanyi avec celle de sa femme serait gênant…

Il se peut aussi que ces lettres proviennent des archives d’Oszkár Jászi, qui lui aussi travaillait à éditer des textes inédites de Szabó à l’hiver 1920 [Litván 2006, 224] et pouvait les posséder dans ses papiers. La question se poserait alors de savoir comment Polanyi aurait eu cette correspondance en sa possession…

Bibliographie

LITVÁN György, [2006] A Twentieth-Century Prophet: Oscar Jászi. 1875-1957, tr. ang. Tim Wilkinson, Central European Budapest / University Press New Press, 535 p.

1ère publication : 09/06/2017 – m. à j. : 28/12/2017.

Note

  1. Pour peu qu’un individu du XXIème puisse imaginer l’évolution des machines à écrire dans le siècle passé

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