Notre mentalité de marché est obsolète !

From Karl Polanyi
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[505] Le premier siècle de l’Ere de la Machine s’achève dans la crainte et l’anxiété. Ses réussites matérielles colossales s’expliquent par la soumission volontaire, and il faut le dire, enthousiaste, de l’homme aux besoins de la machine. […]

Aujourd'hui, nous commençons à douter de la vérité de certaines de ces idées and à remettre en question certaines de ces valeurs. Sauf aux Etats-Unis, le capitalisme libéral a quasiment disparu ; nous devons donc poser à nouveau la question de l’organisation de la vie humaine dans la société à l’Ere de la Machine. […] On voit se profiler une civilisation industrielle caractérisée par une division du travail paralysante, la standardisation des modes de vie, la suprématie du mécanisme sur l’organisme et de l’organisation sur la spontanéité. La science est elle-même menacée de folie. C’est un sujet permanent d’inquiétude.

Il est impossible … Contrairement à l'opinion commune, la recherche démocratie industrielle ne se limite pas à concevoir une solution aux problèmes du capitalisme. Il s’agit de chercher une réponse au problème de l’industrie elle-même … (…) […] La réponse au problème de l’industrie elle-même, (…) c’est là l’enjeu concret de notre civilisation.

Un nouveau régime de cette sorte requiert une liberté intérieure pour laquelle nous sommes bien mal préparés. Notre compréhension du monde est prisonnière de l’héritage d’une économie de marché qui nous a légué une vision simpliste de la fonction and du rôle du système économique dans la société. Si nous devons surmonter la crise, il nous faut en revenir à une vision plus réaliste de notre monde and définir un dessein commun à la lumière de ce point de vue.

L'hérésie fondamentale

Le traumatisme du marché

[…]

[507] Cette nouvelle économie donna naissance à une nouvelle société. L’étape décisive fut la suivante : on transforma le travail et la terre en marchandises, c’est-à-dire qu’on les traita comme s’ils avaient été produits pour être vendus. Certes, l’un comme l’autre n’était pas réellement des marchandises, dans la mesure où ils n’étaient pas produits du tout (comme la terre) ou, s’ils l’étaient, ils n’étaient pas destinés à la vente (comme le travail).

[…]

La faim et le gain sur le trône

Les faits

[510] … on a découvert que l’homme était sensiblement le même à travers les âges

La naissance d'une illusion

Le déterminisme économique

Le sexe et la faim

La réalité de la société

[516] Il est évident qu’aucune société complexe ne peut exister sans un pouvoir organisé centralement. […] Il n’est pas de société sans pouvoir and contrainte and il n’est pas de monde où la force n’ait pas de fonction. La philosophie libérale a orienté nos idéaux dans une fausse voie en nous promettant en apparence de répondre à des attentes aussi intrinsèquement utopiques.

La question de la liberté

Hayek

L'homme contre l'industrie

[519] Comme nous l’avons montré dans cet article, on ne peut réussir une telle entreprise [= développer une action réfléchie and responsable] que si elle s’inscrit dans une vision globale de l’homme and de la société bien différente de celle que nous a léguée l’économie de marché.

Informations sur l'article

Référence :
Publication originale : “Our Obsolete Market Mentality”, Commentary, vol. III, n°2, février 1947
AKP : 35/06 (41 p.; several copies of publications) + 42/12 (Copy of an Italian, posthumous edition, 1978)
Publication en français : chap. 37 des Essais de Polanyi, p. 505-520

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