La crise de nos idéologies

From Karl Polanyi
Jump to navigation Jump to search


Texte en hongrois à traduire en français

[84][1] A l’âge du capitalisme organisé, les idées directrices de la société vont connaître une profonde transformation. Résultant de la centralisation du capital, la propriété privée ne sera plus l’affaire d’individus et il en découlera que la conscience individuelle apparaîtra superflue pour les intérêts du capital. […] A l’âge de la négociation collective, l’uniformité de la conscience et la standardisation deviendront de plus en plus appréciées, (…) les conditions économiques stables feront apparaître la mentalité critique superflue et répugnante, voire immorale. L’objectivité, (…) cessera et sera remplacée par la connaissance sous la forme de préjugés instrumentaux […] La vitalité de la personnalité individuelle deviendra sans intérêt [“irrelevant”] dans les sphères de la société : la personnalité perdra son importance, vu que l’individu ne se définit pas par le ‘personnel’ mais par le ‘social’ : ceci n’est pas caractérisé par la direction subjective de la volonté mais par la conformité à la volonté d’autres.

Par conséquent, dans la prochaine ère du capitalisme organisé, l’idéologie directrice sera socialiste. Les principes posant la différence de la conscience individuelle ne seront plus acceptables ; à la place, une société disciplinée génèrera une nouvelle fois une foi solide ainsi qu’une stricte moralité, auxquelles l’individu idéal s’adaptera sans effort avec le minimum d’intervention consciente.[2]


Notes

  1. Pagination de la traduction anglaise.
  2. D'après la traduction d'Adam Fabry.

Informations sur le texte

Référence :
Publication originale : “Nézeteink válsága”, Huszadik Század[1], 11.1-2, p. 125-127
AKP : 01/06 (10 pages; 2 copies de l'article original et une traduction en anglais)
Autres langues :

Lg Nom
EN The Crisis of our Ideologies
DE
  1. Published in 1910 in this journal, a note says that the text was written in 1909 in a larger form.