La crise de nos idéologies: Difference between revisions

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{{Page |n°=84}}<ref>Pagination de la traduction anglaise.</ref> A l’âge du capitalisme organisé, les idées directrices de la société vont connaître une profonde transformation. Résultant de la centralisation du capital, la propriété privée ne sera plus l’affaire d’individus et il en découlera que la conscience individuelle apparaîtra superflue pour les intérêts du capital. […] A l’âge de la négociation collective, l’uniformité de la conscience et la standardisation deviendront de plus en plus appréciées, (…) les conditions économiques stables feront apparaître la mentalité critique superflue et répugnante, voire immorale. L’objectivité, (…) cessera et sera remplacée par la connaissance sous la forme de préjugés instrumentaux […] La vitalité de la personnalité individuelle deviendra sans intérêt [“irrelevant”] dans les sphères de la société : la personnalité perdra son importance, vu que l’individu ne se définit pas par le ‘personnel’ mais par le ‘social’ : ceci n’est pas caractérisé par la direction subjective de la volonté mais par la conformité à la volonté d’autres.
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Par conséquent, dans la prochaine ère du capitalisme organisé, l’idéologie directrice sera socialiste. Les principes posant la différence de la conscience individuelle ne seront plus acceptables ; à la place, une société disciplinée génèrera une nouvelle fois une foi solide ainsi qu’une stricte moralité, auxquelles l’individu idéal s’adaptera sans effort avec le minimum d’intervention consciente.<ref>D'après la traduction d'Adam Fabry.</ref>
[…]


{{Page |n°=84}} A l’âge du capitalisme organisé, les idées directrices de la société vont connaître une profonde transformation. Résultant de la centralisation du capital, la propriété privée ne sera plus l’affaire d’individus et il en découlera que la conscience individuelle apparaîtra superflue pour les intérêts du capital. […] A l’âge de la négociation collective, l’uniformité de la conscience et la standardisation deviendront de plus en plus appréciées, (…) les conditions économiques stables feront apparaître la mentalité critique superflue et répugnante, voire immorale. L’objectivité, (…) cessera et sera remplacée par la connaissance sous la forme de préjugés instrumentaux […] La vitalité de la personnalité individuelle deviendra sans intérêt [“irrelevant”] dans les sphères de la société : la personnalité perdra son importance, vu que l’individu ne se définit pas par le ‘personnel’ mais par le ‘social’ : ceci n’est pas caractérisé par la direction subjective de la volonté mais par la conformité à la volonté d’autres.


== Notes ==
Par conséquent, dans la prochaine ère du capitalisme organisé, l’idéologie directrice sera socialiste. Les principes posant la différence de la conscience individuelle ne seront plus acceptables ; à la place, une société disciplinée génèrera une nouvelle fois une foi solide ainsi qu’une stricte moralité, auxquelles l’individu idéal s’adaptera sans effort avec le minimum d’intervention consciente.<ref>D'après la traduction d'Adam Fabry.</ref>


<references />


== Informations sur le texte ==
== Informations sur le texte ==
'''Référence''' :<br />
'''Référence''' :<br />
'''Publication originale''' : “Nézeteink válsága”, ''Huszadik Század''<ref>Published in 1910 in this journal, a note says that the text was written in 1909 in a larger form.</ref>, 11.1-2, p. 125-127<br />
'''Publication originale''' : “Nézeteink válsága”, ''Huszadik Század''<ref>Publié en 1910 dans ce journal, une note dit cependant que le texte a été écrit en 1909 sous une forme plus longue.</ref>, 11.1-2, p. 125-127<br />
'''AKP''' : [[01/06]] (10 pages; 2 copies de l'article original et une traduction en anglais)<br />
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Latest revision as of 16:01, 24 August 2018


Texte en hongrois à traduire en français

[83][1] Les idées dominantes de la société capitaliste sont en crise, puisque la première phase, transitoire des époques du capitalisme est voué à cesser dans la prochaine période, encore en gestation, qui donnera lieu à un nouvel ensemble de règles prévalant alors.

[…]

[84] A l’âge du capitalisme organisé, les idées directrices de la société vont connaître une profonde transformation. Résultant de la centralisation du capital, la propriété privée ne sera plus l’affaire d’individus et il en découlera que la conscience individuelle apparaîtra superflue pour les intérêts du capital. […] A l’âge de la négociation collective, l’uniformité de la conscience et la standardisation deviendront de plus en plus appréciées, (…) les conditions économiques stables feront apparaître la mentalité critique superflue et répugnante, voire immorale. L’objectivité, (…) cessera et sera remplacée par la connaissance sous la forme de préjugés instrumentaux […] La vitalité de la personnalité individuelle deviendra sans intérêt [“irrelevant”] dans les sphères de la société : la personnalité perdra son importance, vu que l’individu ne se définit pas par le ‘personnel’ mais par le ‘social’ : ceci n’est pas caractérisé par la direction subjective de la volonté mais par la conformité à la volonté d’autres.

Par conséquent, dans la prochaine ère du capitalisme organisé, l’idéologie directrice sera socialiste. Les principes posant la différence de la conscience individuelle ne seront plus acceptables ; à la place, une société disciplinée génèrera une nouvelle fois une foi solide ainsi qu’une stricte moralité, auxquelles l’individu idéal s’adaptera sans effort avec le minimum d’intervention consciente.[2]


Informations sur le texte

Référence :
Publication originale : “Nézeteink válsága”, Huszadik Század[3], 11.1-2, p. 125-127
AKP : 01/06 (10 pages; 2 copies de l'article original et une traduction en anglais)
Autres langues :

Lg Nom
EN The Crisis of our Ideologies
DE

Notes

  1. Pagination de la traduction anglaise.
  2. D'après la traduction d'Adam Fabry.
  3. Publié en 1910 dans ce journal, une note dit cependant que le texte a été écrit en 1909 sous une forme plus longue.